L’Italie, pays de blancs
Beaucoup d’oenophiles voient l’Italie d’abord comme un pays de rouges. A tort, puisqu’en 2019, les blancs ont représenté 54% de sa production, contre seulement 34% pour les rouges et 12% pour les rosés.
Il faut bien sûr tenir compte du succès du Prosecco. Mais même se limitant aux vins tranquilles, faut-il s’étonner qu’un pays qui compte quelque 7.600 km de côtes, et dont 15 des 20 régions ont un accès à la mer (la plupart des autres englobant de grands lacs), ait développé des vins susceptibles de bien s’assortir aux poissons et fruits de mer?
Les blancs italiens sont donc à la fois très nombreux et très divers, la péninsule regorgeant de micro-climats, de traditions locales et de cépages locaux.
Ce ne sont pas les vignes qui manquent en Italie… notamment de blanc
White grapes matter
Le Trebbiano est le cépage le plus cultivé en Italie, avec plus de 60.000 hectares (loin devant le Sangiovese). Encore faut-il tenir compte de ses nombreuses variantes (dont certaines n’ont aucun lien génétique avec lui, comme le Trebbiano Spoletino, ou bien un lien assez éloigné, comme le Verdicchio, le Trebbiano di Lugana ou Trebbiano di Soave). Si l’on s’en tient au seul Trebbiano toscano, le plus répandu, cela représente environ 22.000 hectares. En France, où sa présence est attestée depuis le 15ème siècle, on le connaît sous le nom d’Ugni, et on l’utilise surtout pour la distillation, notamment à Cognac.
Les autres cépages les plus diffusés sont le Glera (avec 27.000 ha, principalement utilisés pour le Prosecco), le Pinot Gris (25.000), le Catarratto (21.000), la Garganega (14.000), le Vermentino (alias Favorita ou Malvasia), la Vernaccia (présente notamment à San Gimignano), le Muscat, le Pecorino et le Traminer. Ce dernier devant son nom à la ville de Tramin, en Alto Adige, on peut le considérer comme autochtone.
Mais l’Italie produit également des blancs à partir de cépages internationaux, notamment le Chardonnay, le Riesling, le Pinot Gris et le Sauvignon.
Parmi les appellations italiennes de blanc les plus importantes en volume, on trouve Orvieto (Ombrie), Frascati (Latium), Soave (Vénétie) et les différentes déclinaisons du Verdicchio (Marche). Ne pas oublier également le Trebbiano d’Abbruzzo, ni la trilogie des blancs de Campanie (Fiano, Greco, Falanghina), ou encore son fameux Lacrima Cristi. La Sicile produit aussi pas mal de blanc, que l’on retrouve soit en vins secs tranquilles, soit en vins de liqueur, comme le Marsala, issu de Grillo.
Une petite sélection
Pour illustrer le propos, voici une sélection de vins qui n’ont guère d’autre dénominateur commun que d’être blancs et italiens, mais qui illustrent, je crois, la diversité de la production de la Botte. Ces quelques vins n’épuisent certainement pas la matière, mais en présentent quelques facettes plus ou moins connues.
On commence avec un duo de Pinot Gris qui démontre, s’il en était encore besoin, que le cépage n’est qu’un élément parmi d’autres dans le vin, comme la mélodie dans la musique, mais qu’il reste l’interprétation…
Col d’Orcia Pinot Grigio 2019
Celui-ci nous vient d’un grand domaine toscan, une des stars de Montalcino. Pas vraiment l’endroit où l’on s’attend à trouver du Pinot Gris, et pourtant… Ce qu’on aime dans ce vin, c’est sa droiture; il est vif, sans fioritures ni mollesse et son côté rafraîchissant appelle la charcuterie. Belle amertume finale.
Pour rappel, Sant’Antimmo est l’appellation des vins de la zone de Montalcino qui ne sont ni du Rosso ni du Brunello – en clair, obtenus à partir d’autres cépages que la variété locale du Sangiovese. Prix indicatif: 11,95 euros (sur Vinissimus)
Tramin Pinot Grigio 2019
Même cépage, mais autre région ; nous sommes au Süd-Tirol, alias Alto Adige. Région plus septentrionale, vignobles plus hauts en altitude, on s’attendrait à plus de fraîcheur encore, et pourtant non, ce Pinot Grigio semble plus gras, au contraire. Le nez nous offre la poire et la pêche, la bouche, quelques belles épices (laurier sauce) et la finale une amertume joliment enrobée. De quoi accompagner un gibier à plumes.
La cave de Tramin regroupe 160 adhérents, autour de la bourgade qui a donné son nom à la famille des Traminer (alias Païen, Heida, Savagnin, rose ou blanc, et Gewürztraminer).
Tramin Stoan Weiss 2019 DOC Alto Adige
L’Italie aussi connaît l’art de l’assemblage, et ce n’est pas d’hier (Pline l’Ancien en parlait déjà). Ce vin-ci combine allègrement des cépages internationaux (Chardonnay, Sauvignon) et d’autres plus locaux (Gewürztraminer, Pinot Bianco), ou au moins attestés depuis des lustres dans la région. Il est issu de vignes situées entre 400 et 600 mètres d’altitude, exposées sud-ouest.
Au nez, il offre d’intrigants arômes de poire cuite, de rose, de réglisse et de violette ; manifestement, c’est le Gewürztraminer qui tire l’attelage olfactif, bien qu’il ne représente que 5% de l’assemblage (mais ne doit-il pas son nom à la ville de Tramin?). En bouche, ce vin mêle réglisse, citron, guimauve et abricot. Mais le plus remarquable, c’est l’équilibre qui se crée entre une texture grasse, un jet d’amertume et une salinité vivifiante. Vous avez dit «minéralité»? Vade retro, satanas. Mais, au fait, stoan veut dire… pierre.
Prix indicatif: 25,85 euros chez Vinissimus.
Tenuta Cavalier Pepe Fiano di Avellino Brancato 2019
Ce n’est pas la première fois que je vous parle des vins de Milena Pepe – notamment de ses Taurasi, des rouges de caractère qui sont à la Campanie ce que le Barolo est au Piémont (sauf le prix, sans doute). Mais cette vigneronne élabore également de très beaux blancs. Elle a notamment le chic de les élever sans dénaturer le cépage, comme l’illustre ce Brancato, un Fiano bien Fiano, avec son nez suave de pomme golden, de poire, et une bouche qui évoque la pâte de coing et à laquelle le boisé discret (une partie des raisins fermente en barriques) a juste apporté un peu d’habillage. La grande classe, l’opulence dans la délicatesse. Et comme on dit en Irpinia, Chi va fiano va sano…
Pour nos lecteurs belges, ce vin est importé en Belgique par Marconvini, qui le propose au prix de 19,99 euros.
De la même productrice, j’ai aussi beaucoup apprécié le vin suivant.
Tenuta Cavalier Pepe Irpinia Falanghina Santa Vara 2019
Un peu moins d’opulence, sans doute, que dans le Fiano, mais la Falanghina, dont on dit qu’elle pourrait être l’héritière du fameux Falerne des Romains, compense par une pêche d’enfer. Pêche, au sens de dynamisme, et pêche, au sens de fruit. S’y ajoutent des fruits exotiques, mangue, mandarine et maracuja. La bouche confirme, bien campée sur sa belle charpente acide.
Contini Vermentino di Gallura Mamaioa 2019
La Gallura est une région du Nord de la Sardaigne, où le Vermentino bénéficie d’une appellation spécifique. Celui-ci provient de sols volcaniques et est élevé en cuves
La famille Contini y exploite 90 hectares autour du village côtier de Cabras. Pas si étonnant que son Vermentino y prenne des accents salins. Les arômes de poire, d’aubépine et d’herbes du maquis (immortelle, romarin) se développent en bouche et enrobent la touche d’amertume. Un soupçon de pierre à fusil en finale. Une sensation de fraîcheur qui pourtant, ne semble pas venir de l’acidité.
Prix indicatif: 13,80 euros chez Drinks & Co (Belgique)
La Presa Lugana 2018
Coing, zeste de cédrat, mandarine, ananas; déjà aromatique au premier nez, ce vin se développe encore en bouche.
Cette aromatique m’a fait penser au Manseng, ou encore au Pinot Blanc; mais c’est bien du Trebbiano di Lugana, alias Turbiana, un proche parent du Verdicchio. A noter aussi, en finale, des fleurs blanches et un peu d’iode.
La Tenuta La Presa se situe près du lac de Garde et propose une large gamme de produits, du Bardolino au Chiaretto en passant par le Lugana, dont les raisins sont issus de la zone de Simione, au Sud du Lac. Cette cuvée est élevée pendant trois mois en cuves inox.
On la voit bien avec un poisson du lac ou de rivière, des fritures, ou pour rester italien, un risotto mantecato au fromage.
Frascati Superiore Conte Zandotti 2017
Ce vin issu du terroir volcanique de San Paolo allie l’aromatique Malvasia del Lazio ou puntinata (70%), au Trebbiano, au Greco et au Bombino, (chacun à hauteur de 10%). Cette cuvée offre au nez une abondance de fruits tropicaux (mangue, ananas), des agrumes, de l’abricot et des fleurs blanches (genets, fleurs d’oranger) ; la bouche n’est pas moins généreuse, épicée avec des notes d’herbes d’aromatiques (sauge), d’anis et de frangipane. Le Frascati a été victime d’un nivellement par le bas, du sans doute à la présence à Rome d’une clientèle captive et peu exigeante. Il reste cependant de belles maisons qui en élaborent d’excellents, comme celle-ci.
Ce type de vins s’accorde avec une belle palette de plats, du poisson à la volaille, en passant par les pizze, les artichauts… alla romanesca, bien sûr.
Prix indicatif: 12 euros chez Drinks & Co.
www.cantinecontezandotti.it/index.html
Cantina Tollo Terre di Chieti Pecorino 2019 «Biologico» et «Tradition» 2019
Vieux cépage originaire de la région des Marche, le Pecorino a bien failli être abandonné à partir de la fin du 19ème siècle, à cause de ses faibles rendements; mais ses qualités organoleptiques et sa bonne adaptation au terroir du Piceno, et notamment aux vignobles d’altitude (Pecora veut dire brebis) lui ont donné un second souffle.
Je lui trouve comme un petit air de fiano (pour ceux qui connaissent ce cépage de Campanie); une belle densité, un côté presque tannique; et pour les meilleurs, un bel équilibre entre l’acidité, le gras et une certaine salinité en finale.
Celui-ci nous offre une belle aromatique de fleurs blanches, de fruits jaunes et d’agrumes ; mais surtout du fond, de la mâche. C’est aussi une excellente illustration de la démarche adoptée par Tollo pour sa gamme biologico: ni fard, ni filtre, ni barrique, ce vin élevé en cuve laisse bien s’exprimer le cépage, cultivé ici dans la zone littorale des Abruzzes.
Du même producteur, et du même cépage, je vous recommande également la version «traditionnelle», toujours en 2019. Abricot et mangue au nez, belle richesse en bouche, jolie amertume en finale, un sans-faute. Une cave à suivre (son Montepulciano D’Abruzzo Cagiolo vaut aussi le détour).
Sirch Ribolla Gialla Friuli Colli Orientali 2012
Ce cépage frioulan n’est pas lié au Robola grec, contrairement à une légende tenace. Très apprécié des Ducs d’Autriche, il a failli disparaître avec le phylloxera. Ses vins qui en sont issus présentent généralement des arômes floraux, une bonne acidité et un excellent potentiel de garde, comme le confirme ce 2012 étonnamment jeune, avec ses notes de chèvrefeuille au nez, et en bouche, un fruit bien croquant – mirabelle, mangue. Quelle présence et quelle longueur au palais !
Le domaine Sirch appartient au groupe Feudi di San Gregorio, dont le siège se trouve à Avellino, près de Naples.
Prix indicatif: 10,5 euros
Cave du Vin Blanc de Morgex & de La Salle Val d’Aoste Rayon 2001
Prenons un peu de hauteur: l’étiquette (en français, car nous sommes dans le Val d’Aoste) affirme fièrement que ce vin est issu des vignes les plus hautes d’Europe (1250 mètres). Il s’agit Prié Blanc, cépage valdôtain cultivé franc de pied, car sur les hauteurs de Valdigne, il semble que le philloxera ne suirvive pas. Et oui, vous avez bien lu, c’est un 2001 (il m’a été confié par notre ami Marc). Et sans doute grâce à l’acidité naturelle de ce raisin, mais aussi à de bonnes conditions de conservation, ce vin nous a surpris par sa présence en bouche ; certes, le nez est bien pétrolé, mais cela n’enlève rien à son charme ; on discerne même encore un peu des agrumes qui ont dû « rayonner » dans sa jeunesse. Et surtout, il y a ce côté aérien qui nous rapproche des sommets enneigés (bon, j’ai le droit de voyager un peu pas la pensée, en confinement, non ?).
Un fromage à pâte dure, type Comté, Gruyère, Appenzell ou Fontina l’accompagnerait avec classe.
Prix indicatif, hors cave (pour le millésime 2019) : 10,5 euros
Garofoli Verdicchio di Castelli di Jesi Podium 2017
Dans les Marches, le Verdicchio donne souvent naissance à d’aimables vins de comptoir ou d’écailler, sans reproche, certes, mais sans autre intérêt que de rincer les morceaux de fruits de mer coincés entre les dents. Les Italiens, qui n’aiment pas forcément faire simple quand ils peuvent faire compliqué, ont donné plusieurs dénominations à ces vins; la plus courante, Verdicchio dei Castelli di Jesi, a un nom aussi long que le vin est (généralement) court au palais. Mais pas celui-ci ! Il faut dire qu’il fait l’objet de tous les soins de la famille Garofoli. Il est issu d’un vignoble proche de la cave, à Montecarotto, sur des sols d’argile et de sable, dont le nom, Podium, fait référence à sa situation en altitude, à 375 mètres au-dessus de la mer. Garofoli compose cette cuvée comme un peintre joue de sa palette de couleurs, en assemblant dix micro-vinifications et en appliquant à chacune un type d’élevage différent, soit en cuve inox, soit en cuve ciment. C’est Carlo Garofoli qui, après avoir dégusté les vins des 10 différentes cuves, décide de l’assemblage final – chaque millésime est donc un «blend» particulier.
La magie de ce vin, c’est de combiner l’élégance d’une belle palette d’arômes, notamment d’agrumes, la vivacité d’une titillante acidité et une superbe structure, sans doute due à l’élevage sur lies fines et aux petits rendements. Il s’agit d’ailleurs d’un des rares Verdicchio à avoir obtenu régulièrement les plus hautes notes dans les guides nationaux et internationaux.
Prix indicatif: 16,15 euros chez WinePlus.
Carole Bouquet Passito di Pantelleria 2017
L’actrice Carole Bouquet a choisi une île italienne, Pantelleria, pour se lancer dans le vin. Sur ce confetti de roches volcaniques plutôt venteux ancré au large de la Sicile, elle a acheté un terrain de 12 hectares en terrasses, dont elle a fait remettre en état les vignes de Muscat d’Alexandrie (alias Zibibbo). Elle a d’abord apporté les raisins à la coopérative locale, avant de décider de les vinifier elle-même, avec l’aide d’un œnologue fameux, Donata Lanati.
Ces raisins sont passerillés à l’air libre pendant environ trois semaines, c’est la méthode du Passito.
Belle robe ambrée aux reflets dorés. Nez intrigant de raisin de Corinthe, de figue, de tabac blond, de sucre roux. La bouche est toute aussi complexe, pleine d’épices, de cannelle, d’écorces d’orange, d’abricot confit, de tisane – un beau « bouquet » de senteurs. Et pour couronner le tout, la jolie amertume du quinquina nous a fait claquer la langue.
«Subtil», «racé», «pas du tout écoeurant ni collant», l’unanimité s’est fait autour de ce vin. Alors, célébrité ou pas, bravo Mme Bouquet !
Cantine Florio Vecchioflorio Marsala Dolce 2016
Florio mériterait un article à lui seul. Cette cave sicilienne est une des références du Marsalà.
Un vin né du besoin de nos voisins britanniques d’approvisionner leur Navy en vins fortifiés, donc de bonne garde, en lieu et place des xérès et des portos dont l’accès, pendant la période napoléonienne. Et le temps semble s’être arrêté dans cette cave, impeccablement tenue, et qui donne sur la mer – un pan incliné permettait même de rouler les barriques jusqu’au bord de l’eau, pour charger les chaloupes qui les emportaient ensuite vers les navires de ligne. Aussi, quand vous dégustez un Marsala de Florio, c’est un peu de cette époque que vous goûtez, sans oublier un peu du soleil sicilien, des embruns, du sirocco…
Vous ne connaissez du Marsala que ses cuvées de supermarchés aromatisées ou à l’œuf, vaguement écœurantes… changez de poulailler et dégustez ce magnifique Vecchioflorio 2016 (un Marsala Superiore, donc élevé au moins deux ans en fûts).
Ne vous laissez pas rebuter par la mention Dolce, car il y a beaucoup de punch dans ce vin derrière le sucre, rien d’émollient. Cette cuvée nous balade de Madère à Banyuls en passant par Xérès, pour sa maîtrise de l’oxydation; et y ajoute la patte de Florio et l’accent sicilianu, la salinité, les agrumes, les amandes, la cire d’abeille et l’iode; l’amertume et la douceur. Le vin qui réveille une matinée d’hiver. Il assemble du grillo (un cépage local riche en alcool, mais aussi prisé pour sa capacité à bien vieillir) et du catarratto, autre cépage sicilien qui apporte aux assemblages sa belle acidité.
Environ 10 euros.
A vous de jouer !
Et maintenant, à vous de jouer, cela n’était qu’une toute petite mise en bouche, il y a bien d’autres blancs de la Botte qui méritent votre attention… et une place à votre table.
Hervé Lalau
A Frenchman living in Belgium, but born to a family of Burgundy-lovers, Hervé Lalau started his career as a food journalist, but soon specialised in wine.
For five years now, he has been Deputy-Editor in Chief at In Vino Veritas.
He also writes regularly for the Canadian wine magazine Vins & Vignobles and more occasionally for the French winesite Vitisphère, the European magazine Euro Wine and the Swiss site Romanduvin.
Since 2007, Hervé has been publishing his wine thoughts on a daily basis, on his own blog, Chroniques Vineuses http://hlalau.skynetblogs.be/
In 2010 he won the Wine Blog Trophy in Angers with this blog.
With 4 other wine writers, he was the co-founder of les CInq du Vin, a cooperative blog on wine in French and English http://www.les5duvin.com
Hervé is a Committee Member of the Circle of Wine Writer and a member of the French Association de la Presse du Vin.
He serves regularly as a wine judge in international competitions like Sélections Mondiales Canada, Vinalies Internationales, Concurso Internacional de Vino (Sevilla), Mundus Vini.
Hervé writes in French and English. He also speaks Spanish and Dutch.